Dans les trois textes de Raymond Queneau que nous venons de lire lors de l'exercice précédent,  nous voyons bien que ces trois personnes n’ont pas perçu l’histoire de la même façon et ne l’ont pas raconté non plus de manière identique, car chacune a imprimé dessus son interprétation, son ressenti, sa compréhension. Ce processus est inhérent à la communication. 

Raymond Queneau, dans son ouvrage Exercices de style (Queneau, 1947), raconte 99 fois la même histoire, avec un style différent, que cela soit au niveau littéraire, ou car il adopte un point de vue particulier. On observe bien que des différences émergent que ce soit par la perception initiale qu'ont eu les individus de la situation, ou de la manière qu'ils ont de la raconter - ce qui va influer notre propre perception du récit. 

Voici en réalité, l'histoire factuelle qui a servi de socle à l'auteur pour réaliser les nombreuses autres versions :

En entretien, vous allez assister au même processus. Bien que les juristes se nourrissent de faits pour leur analyse, en situation réelle ceux-ci doivent être démasqués au milieu d'un récit personnel imprégné d'opinions, modalités d'expression, etc., ce qui vient influer sur les informations transmises.

La communication interpersonnelle regroupe les interactions entre personnes afin d’échanger des informations. L’émetteur transmet un message. Le récepteur indique à l’émetteur la réception de ce message.

Sur ce schéma, on voit apparaître des « obstacles».  On peut définir trois sortes d’obstacles à la communication :

· les bruits : ils peuvent être techniques (expl. : le couloir près de la salle d’entretien est très bruyant), sémantiques – liés au message ou au code (ex : on utilise des termes trop techniques), sémiologiques – liés à l’attitude ou au comportement  (expl. : la personne à qui je parle ne me regarde pas) ;

· les obstacles socio-culturels : l’âge, l’origine sociale, le niveau d’éducation, la culture, peuvent différer entre l’émetteur et le récepteur et complexifier la transmission du message ;

· les obstacles psychologiques et affectifs : L’émetteur et le récepteur sont tous deux influencés par des conditions psychologiques et affectives qui leur sont propres mais qui interfèrent sur la transmission des messages (ex : Je suis stressée car après l’entretien, je vais avoir la réponse des examens médicaux d’un proche / Je suis fatigué car mon enfant s’est réveillé toute la nuit).

 

Sur ce schéma, on voit bien que la communication interpersonnelle dépend de l’émetteur et du récepteur. Ainsi, alors que vous pensez souvent que le déroulé de l’entretien dépendra de l’usager que vous recevrez, n’oubliez pas que vous aussi vous influez sur l’entretien ! Preuve en est, si on vous remplaçait et qu’on gardait le même usager, l’entretien serait très différent.

Tous les obstacles qui ont été cités précédemment vont donc être présents au moment où l’émetteur encode son message, ce qui va interférer sur ce « codage ».

Il se passe la même chose au moment où l’émetteur reçoit le message. Il l’interprète, en fonction de ses bruits propres. Au final, dans les théories de la communication, on estime que seulement 10% du message tel qu’il voulait être transmis, arrive effectivement au récepteur.

 

Alors, comment peut-on améliorer la transmission du message ? Nous verrons tout au long de cette formation de nombreuses techniques qui vont venir atténuer les obstacles à la transmission de vos messages et à votre compréhension des messages transmis par votre interlocuteur.